Les îles du Saloum, des richesses naturelles et la beauté de paysages insoupçonnés.

 

Une escapade d’un week-end, en groupe, m’a permis de découvrir des richesses naturelles et la beauté de paysages insoupçonnés. 

Les îles du Saloum, classées comme réserve mondiale de la biosphère et au patrimoine mondial par l’Unesco, sont un confluent de deux fleuves : le Sine et le Saloum. 

Les sites offrent aux visiteurs tous leurs charmes et leur attrait. Le caractère paisible du coin, un calme plat dérangé par quelques battements d’ailes ou de chants d’espèces d’oiseaux les plus variées, vous coupe le souffle.

 Ces oiseaux sortent des forêts de mangroves, ou sont posés sur des cordons sableux et des marigots. Une balade en pirogue dans les «bolong» fait percevoir un silence au milieu de vastes étendues d’eau bordées de palétuviers. 

Les vols majestueux des pélicans et le silence au garde à vous de hérons sont stupéfiants. Les ballets de gros oiseaux aux allures d’avions qui atterrissent sur les arbres pour y passer la nuit à l’heure du soleil couchant vous poussent à relire les poèmes de Léopold Sedar Senghor décrivant la beauté de ses îles ancestrales.

Diogane, Djifer, Dionewar, Ndangane Sambou, Mar Lodji, les collines de Niassam, Palmarin, chaque site se découvre comme un petit paradis. La superficie totale de ces zones est estimée à plus de 180 mille hectares ! Les populations sénégalaises ne semblent pas profiter de ces bienfaits de la nature. 
Les croisières en pirogue sont comme réservées aux étrangers pour les balades dans les myriades de «bolong». 


Les grands hôtels et restaurants sont la propriété d’étrangers. Des croisières sont proposées de Ndangane à Toubacouta, Sokone ou Foundiougne. Au niveau des embouchures, la pureté de la nature se découvre par la couleur turquoise, sans aucune pollution des eaux de l’océan. Il faut être, à Djifer, sur la Pointe de Sangomar, pour le vérifier !

Ce n’est pas le seul motif d’émerveillement. Sur le continent ou dans les îles et îlots, l’eau et le sable sont intimement imbriqués. A bord de pirogues, le visiteur peut contempler des dauphins et lamantins dans certains recoins. Sur terre, la faune sauvage est composée de phacochères, de chacals ou d’hyènes, des singes, des tortues, des varans, des crocodiles. On s’étrangle, cependant, de voir que ce sont toujours des populations d’origine étrangère qui tiennent le business de ces coins.

La plupart des personnes rencontrées dans les réceptifs sont des étrangers. Les nationaux sénégalais ne s’intéressent pas à ces activités, si ce n’est pour s’exercer à de petits commerces ou de petits boulots à l’embarcadère de Ndangane, par exemple. Les femmes s’adonnent au ramassage des huîtres qui se nichent sur les racines des palétuviers.

Les activités de pêche dans ces eaux, gorgées de divers poissons et de crustacées, restent artisanales. Quelques personnes s’adonnent à l’extraction de sel sur les terres libérées après une certaine colonisation par les eaux débordantes de l’océan. 

Les populations semblent insouciantes. Les jeunes gens s’adonnent à des activités de lutte traditionnelle sur les rivages. A Joal, le poète se rappelle encore : «Les chœurs de lutte – oh ! la danse finale des jeunes hommes, buste/penché élancé, et leur cri des femmes Kor Siga !» Il n’est donc pas étonnant que ces contrées aient produit les plus grands champions de lutte traditionnelle sénégalaise.

L’Etat du Sénégal a pourtant engagé de très gros investissements, ces dernières années, avec des routes toutes neuves et un système d’adduction d’eau qui alimente les grandes îles disséminées dans cette imbrication de cours d’eau et de bans de terre. Quelques îles sont dotées de pirogues-ambulances et d’écoles. Un gros retard est encore à déplorer, notamment en matière d’électrification. Dans de nombreuses îles, les populations recourent à l’électrification solaire pour s’éclairer. De tels investissements ne sont pas à la portée de tout le monde.

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