L’universitaire Souleymane Bachir Diagne milite pour "une même philosophie générale de l’éducation et de la formation", à partir de laquelle bâtir "une politique de jeunesse dans une direction déterminée".
S’il y a un secteur sur lequel "des consensus doivent pouvoir se bâtir, c’est celui de l’éducation et de la formation", a soutenu le philosophe sénégalais, enseignant à l’Université de Columbia aux Etats-Unis, dans un entretien publié par le quotidien Enquête daté de mercredi.
"L’idée est qu’on doit partager une même philosophie générale de l’éducation et de la formation, quelles que soient les différences, les nuances que tel ou tel parti politique va apporter", a-t-il dit.
Selon l’universitaire, spécialisé en histoire des sciences et en philosophie islamique, ce serait d’ailleurs "une excellente chose qu’il y ait, en la matière, une compétition démocratique sur la meilleure manière de remplir le contrat que commande cette vision".
"Mais il est clair qu’il faut avoir une politique de jeunesse dans une direction déterminée ainsi qu’une politique de formation."
"Il faut, par exemple, reconnaitre que nos systèmes éducatifs sont au bord du gouffre", poursuit-il, et "voir les manières de redresser cela, parce que la fabrique de l’avenir se trouve là. Cela commande une vision à long terme".
"C’est l’urgence même. Ce sont des questions à long terme, au sens où les réformes qu’on peut introduire dans un système d’éducation sont des réformes qui, par définition, vont commencer à donner véritablement leurs fruits au bout d’une génération", insiste Souleymane Bachir Diagne.
A l’en croire, "le fait que les fruits vont être cueillis plus tard ne signifie pas que l’action, elle, n’est pas urgente.
Elle est urgente et d’autant plus à prendre aujourd’hui que les fruits vont se manifester plus tard", conclut le philosophe.
Y.Ndong - Diogane Actu
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