L’histoire retiendra de lui un discours mémorable. Celui qu’il déclama le 26 août 1958 devant le Général De Gaulle, à l’actuelle Place de l’Indépendance à l’époque appelée Place Protêt, à la veille du référendum de septembre 1958. Ce jour-là, en l’absence de Léopold Sédar Senghor et de Mamadou Dia, les deux chefs de l’exécutif, et en tant que ministre de l’Intérieur, il agite l’idée d’une indépendance du Sénégal à travers ses mots : « Nous disons indépendance, unité africaine, confédération ». L’homme qui clame ces slogans s’appelle Valdiodio Ndiaye. Il sera l’un des principaux artisans de l’indépendance du Sénégal et de la création de la Fédération du Mali.
Prince héritier du royaume des sérères guelewar, Valdiodio Ndiaye est né le 7 avril 1923 à Kaolack. Il effectue d’abord sa scolarité au lycée Faidherbe de Saint-Louis, puis poursuit de brillantes études juridiques à la Faculté de droit de l’Université de Montpellier où, il décroche un doctorat en 1951. Sur le plan politique, il occupe d’importantes fonctions au Bloc démocratique sénégalais (BDS) et à l’Union progressiste sénégalaise (UPS). Devenu maire de Kaolack en 1960, il est nommé ministre des Finances en novembre 1962. Avec le président du Conseil, Mamadou Dia, et trois autres de leurs compagnons, Ibrahima Sarr, Joseph Mbaye et Alioune Tall, il est accusé de « tentative de coup d’État » en décembre 1962. Son destin bascule dans la tragédie. Condamné à 20 ans de prison en mars 1963, Valdiodio Ndiaye, qui a œuvré pour la liberté et prouvé son attachement aux valeurs démocratiques, tenu dans l’isolement le plus terrible, coupé de sa famille, sera finalement libéré au bout de 12 ans d’emprisonnement, le 27 mars 1974. Il reprend alors sa carrière d’avocat.
En 1981, il participe à la fondation du Mouvement démocratique populaire (MDP) avec Mamadou Dia, mais s’éloigne de celui-ci pour rejoindre le Parti socialiste (PS) en 1983. Lors de la présidentielle sénégalaise de la même année, il apporte son soutien au Président sortant Abdou Diouf. Valdiodio Ndiaye meurt l’année suivante, le 5 mai 1984. Il est inhumé à Kaolack, sa ville natale, dont il fut pendant longtemps le maire. Le plus grand lycée de Kaolack porte son nom.
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